Lauréats 2021

Chloé JAMES – Médecin chercheur, professeur en hématologie – Hôpital de Bordeaux, INSERM

 

Centre Hospitalier Universitaire, Bordeaux : « L’efficacité clinique des traitements au cours de la COVID-19 corrèle-t-elle avec une diminution des marqueurs des neutrophil extracellular traps (NETs) ? »

 

Bourse en Hémostase

Dr Chloé James est Professeure Agrégée et Praticienne Hospitalière au sein du laboratoire d’hématologie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Bordeaux, spécialisée en hématologie et homéostasie. Ses recherches portent notamment sur les mécanismes de la thrombose. Au sein de l’Inserm U1034, elle dirige une équipe de recherche d’excellence « cellules endothéliales et thrombose ».

 

Le projet qui a été retenu dans le cadre de ce Fonds de Dotation CSL Behring pour la recherche est un travail portant sur plusieurs études suggérant que les NETs (neutrophil extracellular traps) jouent un rôle dans l’aggravation de la COVID-19. Cibler les NETs serait très important pour empêcher l’évolution vers les formes graves ou pour empêcher le décès dans les formes graves. L’absence d’études disponibles dans les modèles animaux empêche de tester véritablement ce mécanisme et donc questionne sur l’intérêt de cibler cette voie.

 

L’hypothèse est que si les NETs sont impliqués dans l’aggravation de la maladie, ils devraient diminuer lorsque les patients s’améliorent et augmenter chez les patients qui s’aggravent. Pour ce faire, des dosages de NETs à partir d’échantillons provenant de patients COVID-19 graves ont été comparés à ces mêmes dosages en fonction des traitements reçus et de l’évolution clinique.

 

Ces résultats permettront de renforcer l’hypothèse du rôle prépondérant des NETs dans l’aggravation de la COVID-19, donnant des arguments forts pour soutenir le développement de thérapeutiques les ciblant.

 

Ce projet implique l’équipe « Rôle des cellules endothéliales dans la thrombose », INSERM U1034 33604, PESSAC

Pascale JEANNIN 

 

Centre Hospitalier Universitaire, Angers : « Expression des molécules antivirales de l’immunité innée par la muqueuse nasopharyngée de patients infectés par le SARS-COV2 »

 

Bourse en Immunologie

Dr Pascale Jeannin est Professeure d’Immunologie à la Faculté de Santé de l’Université d’Angers et Chef du Service d’Immunologie et d’Allergologie du CHU d’Angers. Elle co-dirige l’équipe « Immunité Innée et Immunothérapie » au Centre de Recherche en Cancérologie et Immunologie Nantes-Angers (CRCINA).

 

Le projet qui a été retenu dans le cadre de ce Fonds de Dotation CSL Behring pour la recherche porte sur l’expression des molécules antivirales de l’immunité innée par la muqueuse nasopharyngée de patients infectés par le SARS-COV2. Alors qu’une part importante des personnes infectées ne développe pas de symptômes, d’autres développent des formes graves.

 

Beaucoup d’études ont analysé les réponses immunitaires antivirales dans les formes graves de COVID-19. Néanmoins, l’immunité dirigée contre le virus SARS-COV-2 mise en place précocement au site de l’infection reste peu comprise. L’immunité innée antivirale, qui intervient immédiatement après un contact avec un virus, a pourtant un rôle central dans le contrôle et le devenir d’une infection par le virus SARS-COV2 en limitant sa réplication et en contrôlant le délai et l’efficacité de la réponse immunitaire adaptative qui est généralement mise en place une dizaine de jours après la primo-infection. Alors qu’une réponse efficace permet à une majorité de sujets infectés d’être asymptomatiques sur toute la durée de l’infection, une réponse immunitaire innée antivirale défectueuse (insuffisante, retardée ou absente) est souvent associée à une immunité spécifique (adaptative) retardée et à une réponse inflammatoire excessive et parfois fatale.

 

Les molécules antivirales de l’immunité innée comprennent les interférons de type I (IFN-I) et de type III (IFN-III) ainsi que des molécules solubles de l’immunité innée (appelées AV-PRM pour « antiviral pattern recognition molecules ») qui reconnaissent des motifs très conservés exprimés par les virus. Les IFN-I/-III et certains AV-PRM sont produits par les muqueuses et agissent au point d’entrée du virus, dès son introduction. Ils agissent en favorisant la destruction/élimination des virus, en empêchant leur réplication et/ou en contrôlant la réponse inflammatoire. Il est probable que ces molécules contribuent activement à la protection locale et précoce contre le virus SARS-COV-2, notamment en cas de primo-infection, lorsque l’immunité adaptative n’est pas encore fonctionnelle.

 

Ce projet a pour objectifs :

  • Identifier les IFN-I et -III et les AV-PRM exprimés par la muqueuse nasopharyngée des sujets infectés par le virus SARS-COV-2,
  • Evaluer si leur expression est liée à la charge virale, à l’âge et au sexe des sujets, ainsi qu’au tableau clinique
    (Axe I).

 

En parallèle, nous identifierons in vitro les stimuli (d’origine virale ou en réponse à certaines cytokines induites) induisant leur expression par les cellules épithéliales nasales humaines (Axe II).

 

Ce projet permettra d’identifier les molécules solubles de l’immunité innée potentiellement actives contre le SARS-COV2 ainsi que leurs mécanismes d’induction par les muqueuses, et donc d’améliorer la compréhension des mécanismes pathogéniques précoces de la COVID-19 et de proposer de nouvelles stratégies pronostiques et/ou thérapeutiques.

 

Ce projet implique l’équipe Immunité innée et immunothérapie de l’INSERM U1232 CRCINA – CHU ANGERS

David LAUNAY 

 

Centre Hospitalier Universitaire, Lille : « FIBRO-COVID: Pathophysiology and treatment of early lung fibrosis in COVID-19 » (FIBRO-COVID : Pathophysiologie et traitement de la fibrose pulmonaire précoce au cours de la COVID-19)

 

Bourse en Pneumologie

Dr David Launay est Professeur en Médecine Interne et Immunologie Clinique au sein du CHRU de Lille, Directeur de la Fédération Hospitalière et Universitaire PRECISE (Precision Medicine in Complex Inflammatory Diseases) ainsi que Deputy Directeur du groupe FIRE (Fibrosis and Immunity Research Group) INFINITE U1286 INSERM dédié à l’étude des interactions entre le système immunitaire et la fibrose.

 

Le projet qui a été retenu dans le cadre de ce Fonds de Dotation CSL Behring pour la recherche est un travail portant sur la fibrose pulmonaire qui va constituer un problème majeur pour un nombre important de patients ayant eu la COVID-19. Ce projet vise à comprendre la pathophysiologie de la fibrose pulmonaire précoce au cours de la COVID-19 et à évaluer les différentes options de traitement de cette complication. Une caractéristique de la COVID-19 est que les études histologiques et scanographiques mettent en évidence une fibrose pulmonaire précoce. La physiopathologie et donc le traitement de cette complication restent largement inconnus. Les 2 principales hypothèses pour expliquer les fibroses pulmonaires sont :

  • le rôle des cellules inflammatoires et des cytokines ;
  • le rôle du virus.

 

Les cytokines pro-inflammatoires et profibrotiques présentes dans le sérum et le liquide broncho-alvéolaire (LBA) jouent probablement un rôle majeur. La présence de lymphocytes T activés avec une polarisation Th1, Th2 et Th17 explique également l’inflammation et la fibrose. Il est admis également que le coronavirus peut avoir un rôle profibrotique direct.

 

Dans ce projet, nous étudierons les effets de la LBA sur les fibroblastes pulmonaires et nous évaluerons les traitements possibles de la fibrose pulmonaire in vitro. A la fin de ce projet, nous espérons contribuer à la compréhension de la pathophysiologie de la fibrose pulmonaire, et à l’évaluation des options de traitement de cette complication redoutable.

 

Ce projet implique l’équipe INFINITE U1286 INSERM