Lauréats 2023

Marjorie POGGI, MCU-PH – Laboratoire C2VN 27 bd Jean Moulin, 13005 Marseille,
Bourse en hémostase
Rôle de la biogenèse des ribosomes dans la mégacaryopoïèse

 

Il s’agit d’un projet de recherche visant à définir le rôle de la biogenèse des ribosomes dans la mégacaryopoïèse.

L’objectif de ce projet est d’obtenir une vision globale du rôle du RiBi dans la mégacaryopoïèse, la formation des pro-plaquettes et une compréhension plus complète de l’ETV6-RT. L’équipe espère mettre en évidence des biomarqueurs pour le diagnostic et le pronostic et découvrir des voies qui peuvent être ciblées thérapeutiquement pour restaurer la production de plaquettes.

Rationnel :

Des mutations germinales dans le gène du facteur de transcription ETV6 sont responsables d’un syndrome familial de prédisposition à la thrombocytopénie et à la leucémie. Bien que des études antérieures aient montré que l’ETV6 joue un rôle important dans la maturation des mégacaryocytes (MK) et la formation des plaquettes, les mécanismes par lesquels le dysfonctionnement de l’ETV6 favorise la thrombocytopénie ne sont pas encore élucidés. Nous avons déjà mis en place une analyse séquentielle de l’ARN d’une cellule unique et montré que la déficience en ETV6 conduisait au développement de populations aberrantes de cellules MK, avec une régulation à la baisse des voies de « réparation de l’ADN » et une régulation à la hausse des voies de « traduction ».

Le projet proposé vise à étudier le rôle inattendu de la traduction et de la biogenèse des ribosomes (RiBi) au cours de la mégacaryopoïèse normale et de la mégacaryopoïèse déficiente en ETV6. Etant donné le rôle des protéines ribosomiques dans la régulation de l’intégrité génomique, des niveaux élevés de RiBi pourraient expliquer la prédisposition à la leucémie. Cet objectif sera atteint par le biais de 3 lots de travail principaux (WP). 1/Évaluer les niveaux de traduction dans les cellules normales et les cellules variantes de l’ETV6 en utilisant des approches de séquençage à haut débit et de cytométrie de flux, 2/Étudier le rôle du RiBi au cours du développement de la MK. Après avoir quantifié les différents composants de l’appareil de traduction, le RiBi sera modulé par des approches génétiques et pharmacologiques, 3/ Évaluer les dommages à l’ADN et les mécanismes de réparation dans les cellules ETV6-variantes et les relier aux défauts de traduction.

Jonathan VISENTIN, MCU-PH – Université de Bordeaux –

ImmunoConcEpT UMR CNRS 5164, Inserm, ERL U1303, Bâtiment 1B 1er étage, 146, Rue Léo Saignat – 33076 Bordeaux Cedex,

 

Bourse en immunologie

Fonction de DNASE1L3 dans la tolérance des cellules B dans la maladie chronique du greffon et de l’hôte.

Il s’agit d’un projet de recherche en immunologie fondamentale visant à définir la fonction de DNASE1L3 dans la tolérance des cellules B dans la maladie chronique du greffon et de l’hôte.

Notre proposition s’appuie sur des données préliminaires et sur notre expertise en matière de signalisation des cellules B humaines, cGVHD et DNASE1L3. Nous espérons que les résultats amélioreront la compréhension de la toxicité immunitaire après l’allo- HCT afin de développer de nouveaux agents thérapeutiques pour les patients atteints de cGVHD.

Rationnel :

Les cellules B productrices d’allo-/auto-anticorps contribuent à la maladie chronique du greffon contre l’hôte (cGVHD), qui est une complication importante de la transplantation de cellules souches hématopoïétiques allogéniques (allo-HCT). Les cellules B de la GVHD chronique sont hyperréactives au récepteur des cellules B (BCR), aux voies BAFF et NOTCH2, ce qui augmente la production d’anticorps. Des données préliminaires suggèrent que les cellules B de la GVHD chronique surexpriment la DNASE1L3 lors de la ligature de NOTCH2. DNASE1L3 régule la quantité d’ADN dans les microparticules (MPs) et donc la production d’auto-anticorps dans les modèles de lupus. TLR7 et TLR9 sont des capteurs d’acides nucléiques (NA) essentiels dans les cellules B auto réactives qui peuvent internaliser les NA contenus dans les MP. TLR7 détecte l’ARN ss tandis que TLR9 détecte l’ADN riche en CpG. Des données préliminaires indiquent que la signalisation BCR-TLR7 est à l’origine de l’hyperréactivité des cellules B de la cGVHD. Le rôle de TLR9 est plus controversé dans la cGVHD, mais BCR-TLR9 semble protéger contre les maladies auto-immunes. Nous émettons l’hypothèse que la signalisation aberrante de NOTCH2 dans les cellules B de la cGVHD augmente l’expression de DNASE1L3. La DNASE1L3 pourrait moduler l’équilibre TLR7/TLR9 en faveur de TLR7 et favoriser la cGVHD.

L’objectif de ce projet est de déterminer si l’expression de DNASE1L3 est augmentée dans les cellules B de la cGVHD, au départ et après la signalisation NOTCH2. Nous étudierons l’expression de DNASE1L3 par les cellules B, au départ et après stimulation des axes BCR/BAFF/NOTCH2, au niveau transcriptionnel et protéique, chez des patients allo-HCT avec ou sans cGVHD et chez des individus sains. L’objectif 2 déterminera si l’équilibre de signalisation TLR7/TLR9 est altéré dans les cellules B cGVHD et si cet équilibre est modulé par DNASE1L3. Nous stimulerons les cellules B des 3 mêmes groupes avec des stratégies activant le BCR tout en délivrant de l’ARN ss et de l’ADN CpG dans l’endosome pour la détection TLR7/9, en présence/absence de DNASE1L3 exogène ou dérivé de la cellule B. Nos résultats seront la survie, le taux de survie et le taux de mortalité, la prolifération et la différenciation des cellules sécrétrices d’anticorps, ainsi que la production d’anticorps et de cytokines induite par le TLR7.

David MICHONNEAU, Dr , MCU-PH : Hôpital Saint Louis, service d’hématologie greffe, 1 avenue Claude Vellefaux – 75010 Paris,

 

Bourse en Immunologie

Décryptage de la tolérance opérationnelle après une transplantation de cellules souches hématopoïétiques allogéniques

 Il s’agit d’un projet de recherche en immunologie fondamentale visant à définir la fonction de DNASE1L3 dans la tolérance des cellules B dans la maladie chronique du greffon et de l’hôte.

Cette approche permettra de confirmer nos premiers résultats et d’aller plus loin dans l’identification précise des cibles thérapeutiques qui pourraient éventuellement conduire au développement de plusieurs essais cliniques pour la prévention ou le traitement de la GVHD.

Rationnel :

Décryptage de la tolérance opérationnelle après une greffe de cellules souches hématopoïétiques allogéniques. La transplantation allogénique de cellules souches hématopoïétiques (HSCT) est un traitement curatif majeur pour les hémopathies malignes et les troubles de l’hématopoïèse. Cependant, elle est fréquemment associée à deux complications majeures, la rechute de la maladie tumorale et la maladie du greffon contre l’hôte (GVHD). La GVHD est une complication fréquente et grave qui survient lorsque le système immunitaire du donneur cible les tissus sains du receveur.

Pour des raisons mal comprises, certains patients développeront une GVHD aiguë ou chronique dans le contexte d’une transplantation de fratrie HLA compatible, tandis que d’autres patients, dits « tolérants », ne développeront jamais de GVHD et pourront arrêter tous les médicaments immunosuppresseurs. Pour cette raison, il est fondamental d’améliorer notre compréhension des mécanismes immunologiques de la GVHD et de la tolérance chez l’homme, afin d’améliorer les résultats des TCSH allogéniques.

L’objectif de ce projet est d’améliorer notre compréhension des mécanismes de la GVHD et de la tolérance après une TCSH allogénique. Notre laboratoire a déjà mené un premier projet dans lequel nous avons comparé le système immunitaire des donneurs avant le don de cellules souches avec le système immunitaire des receveurs 2 ans après la transplantation (Dubouchet et al., 2022, Science translational medicine). Nous avons utilisé 2 cohortes indépendantes de patients pour cartographier le système immunitaire, en analysant le phénotype de toutes les cellules immunitaires circulantes, le profil d’expression de leurs gènes et nous avons déterminé toutes les molécules circulantes issues du métabolisme humain ou bactérien. En utilisant des approches biomathématiques, nous avons pu modéliser comment le système immunitaire des donneurs est remodelé après la transplantation, et comment il est modifié chez les patients qui évoluent très favorablement après la transplantation. Afin d’approfondir notre compréhension de la tolérance immunitaire après transplantation, notre objectif est maintenant d’analyser plus en détail les mécanismes transcriptomiques et épigénétiques régulant l’expression des gènes au niveau de la cellule unique chez les patients tolérants ou atteints de GVHD.

Virginie PASCAL, MCU-PH :  Laboratoire d’immunologie et d’immunogénétique – CHU Limoges

CBRS – 2, avenue Martin Luther King 87042 Limoges cedex,

Bourse en Immunologie

Identification et caractérisation des IGA a potentiel néphritogène au cours des néphropathies à dépôt d’immunoglobulines A.

Il s’agit d’un projet de recherche en immunologie clinique visant l’identification et caractérisation des IGA a potentiel néphritogène au cours des néphropathies à dépôt d’immunoglobulines A.

Nous souhaitons, notamment, explorer les répertoires des infiltrats lymphoïde B du parenchyme rénal et les comparer aux répertoires des cellules B circulantes. Notre hypothèse est que l’identification de biomarqueurs liés aux répertoires d’Ig des patients NIgA.

Rationnel :

La maladie de Berger est responsable d’insuffisance rénale chronique terminale conduisant à la dialyse et à la transplantation rénale. Le Purpura Rhumatoide, autre forme de néphropathie à IgA (NIgA), est une vascularite qui associe des atteintes rénales, articulaires, cutanées et abdominales. La signature histologique de ces 2 entités est la présence de dépôts mésangiaux d’IgA. Compte tenu de la fréquence de ces affections, de leur impact sur la fonction rénale et sur la morbimortalité des patients, la compréhension des mécanismes impliqués dans leur physiopathologie est un enjeu crucial de santé publique.

Chez les patients NIgA, plusieurs anomalies qualitatives des IgA sont maintenant bien documentées avec notamment un défaut de glycosylation favorisant la polymérisation et le développement d’autoanticorps anti-IgA hypogalactosylé, retrouvés dans les dépôts et associés à une réaction inflammatoire. Les données obtenues à partir de modèles murins NIgA, développés au sein de notre laboratoire, démontrent que la physiopathologie de ces maladies est certainement en lien avec des anomalies de la réponse immune à l’origine d’une production d’IgA dont les caractéristiques physico-chimiques intrinsèques favorisent les dépôts. Néanmoins, la localisation des cellules sécrétrices des IgA néphritogènes reste encore inconnue. Des données expérimentales et cliniques suggèrent que cette production pourrait avoir lieu directement au sein du parenchyme rénal dans lequel les lymphocytes B activés produiraient des IgA pathogènes.

Dans la continuité de nos travaux et de nos développements méthodologiques, nous nous intéressons à la caractérisation des répertoires d’Ig de patients atteints de néphropathie à IgA.

Rémi DIESLER, Dr :  Hospices Civils de Lyon, 38 rue du Plat – 69002 Lyon

 

Bourse de mobilité

Macrophages immun régulateurs dans la lymphangioléiomyomatose: vers une nouvelle cible thérapeutique ?

Il s’agit d’un projet en immunologie fondamentale :  Macrophages immun régulateurs dans la lymphangioléiomyomatose: vers une nouvelle cible thérapeutique ?

Ce projet devrait permettre, en confirmant l’implication des macrophages immun régulateurs dans la physiopathologie de la LAM, d’ouvrir la voie à des thérapeutiques ciblant ces macrophages.

Rationnel :

La lymphangioléiomyomatose (LAM) est une maladie kystique pulmonaire rare et progressive affectant les femmes et survenant de façon sporadique ou en association avec la sclérose tubéreuse de Bourneville (STB). La STB est une maladie autosomique dominante causée par des mutations des gènes tuberous sclerosis complex (TSC) 1 et TSC2 conduisant à une activation du mammalian Target of Rapamycin Complex 1 (mTORC1). Dans le microenvironnement tumoral, les macrophages de type M2 exercent souvent des fonctions immunosuppressives favorisant la croissance tumorale. Ces mécanismes sont possiblement impliqués dans la physiopathologie de la LAM.

Les objectifs de ce projet de thèse sont (1) de définir in vitro les mécanismes par lesquels les voies du TGFβ (Transforming growth factor beta) et/ou de l’interleukine 6 (IL-6) sont mises en jeu par les cellules TSC2-déficientes dans la différentiation des macrophages vers le phénotype immunosuppresseur de type M2, et (2) de décrire ex vivo le microenvironnement tumoral des nodules de LAM sur des prélèvements pulmonaires humains de LAM. Ce projet de thèse sera conduit au laboratoire du Dr E. Henske (Brigham and Women’s Hospital, Université de Harvard, Boston, Etats-Unis).

La capacité des cellules TSC2-déficientes à induire un phénotype macrophagique immunosuppresseur M2 (évalué par l’expression macrophagique du CD206) sur des macrophages murins dérivés de la moelle osseuse sera évaluée par (1) l’inhibition pharmacologique ou par siRNA des composants de la voie de mTORC1; (2) l’inhibition par anticorps anti-TGFb1 et anti-IL-6 de leurs voies respectives.